Solution du "Qhi qé core" 11
Félicitations à "Tchoq'un d'Thquéssoïe". Le Qhi qé core était bien un outil de cordier.
A la campagne, nous avons coutume d'être économes. Rien ne se jette, tout se transforme. Même les ficelles de lieuse provenant des bottes de paille ou de foin distribuées aux animaux sont récupérées. On prend bien soin de les dénouer, de les démêler, et de les joindre entre elles grâce à un noeud plat, solide et quasi invisible. Ainsi réunies, elles sont mises en pelote pour attendre bien sagement le Jour J, le jour des cordes.
Pour démarrer le chantier, il faut disposer le "métier à corder". D'un côté, le rouet et de l'autre, le carré.
-Le rouet est muni de 4 crochets en fer qui tournent simultanément en actionnant une manivelle. Sur ces crochets, on fixe les ficelles à tordre. En général, 4 par crochet soit un total de 16 ficelles.
-En face, sur le carré, elles sont toutes fixées sur l'unique crochet qui lui peut tourner en sens inverse. Ce carré est mobile, souvent sur roulettes, car il doit avancer vers le rouet au fur et à mesure, la corde se raccourcissant en cours de façonnage.
Le cordier commence maintenant à tourner la manivelle. C'est alors qu'intervient notre "Qhi qé core". Le toupin, ou couchoir, cabre, masson, sabot, navette, est placé entre les 4 torons, chacun engagé dans une rainure, au plus près du carré. Puis, petit à petit, selon la tension désirée, il est poussé vers le rouet. Ainsi, comme par magie, la corde se forme.
Pour finir, le cordier attache toutes les ficelles sur le même crochet, il retire le toupin. Ne lui reste plus qu'à boucler son travail, tout un savoir-faire.
Cette corde aidera, entre autre, à emmener le veau au marché. Et comme il est d'usage de vendre la bête avec son licol, on pensera, dès en rentrant, à récupérer encore de la précieuse ficelle.
Mais ceci est une autre histoire...