Le Chastelet
Avant-propos
L'historique du Chastelet n'intéressera que peu de personnes mais j'ai pris beaucoup de plaisir à l'écrire. En fait, il n'intéressera peut être que moi et ma famille. J'aime cette maison, j'y suis né, mes enfants y sont nés, mes aïeux également. Et j'espère de tout mon coeur qu'il en sera ainsi pour les générations suivantes. Mais ceci est une autre histoire...
QUERCUS
Cette maison dite du Chastelet, à l'angle de la route de Saint Brieuc-Moncontour et la route de Hénon, a été construite vers 1600. En 1660, elle appartient à Maître Jan BAUDET, sieur de la Croix. De part ses parents, il possède beaucoup de bien sur Quessoy : le château de la Croix, une métairie à la Ville-Briend, une autre à Jégu, plusieurs maisons au Bas-chemin et à la Fontaine Saint Père, des terres à Parmonet, à Crézouard et au Bohu. Il habite au château de la Rocheroussse et y meurt en 1668. Il y laisse sa femme et ses deux filles qui partiront vivre à la Croix en 1671. En 1674, sa veuve se remarie avec Jacques VARIN, sieur de Beauval, mousquetaire dans les chevaux légers de la garde du roy, qui rachète la maison. Il est également veuf et a trois enfants : Paul, Jacques et Gillette. A son décès, en 1695, Le Chastelet devient la propriété de ses enfants.
Voici en quelques mots l'histoire des 100 premières années du Chastelet. A cette époque, c'est une maison couverte de paille et les fiers épis de faîtage sont déjà en place. Grâce au souterrain, on peut accéder discrètement au château de la Rocherousse. Les geôles de l'ancienne maison commune de Quessoy, (ancienne mairie, voir : Les maires de Quessoy) sont parfois occupées.
Entrée du souterrain Ancien cachot
Faisons un bond dans le temps pour retrouver Le Chastelet en 1808. Sur un plan cadastral de cette année on remarquera que la maison est divisée en deux parties. Une, côté levant, composée d'une cave, d'un rez-de-chaussée, d'une chambre à l'étage et d'un grenier sur le tout. Joignant à cette partie, un appartement dit " La Petite Cave " servant de communication forcée pour se rendre à la cave de la maison principale. Et, courtil derrière suivant les bornes. L'autre partie, côté couchant, comprenant cave, rez-de-chaussée, chambres à l'étage, grenier sur le tout et cellier au sud attenant à " La Petite Cave ". Egalement courtil au derrière. Le côté couchant appartient à un MORIN tandis que le côté levant appartient à un ROBERT, un nom de famille fidèle au Chastelet puisqu'on le retrouve jusqu'en 1891.
En 1832, l'ardoise remplace le chaume. Le faîtage de cette nouvelle couverture est orné, en plus des épis, d'un lignolet comme il était courant à l'époque. C'est à dire qu'un rang d'ardoises dressé sur le faîte du toit assure l'étanchéité comme le feraient des tuiles aujourd'hui.
Ardoise de l'ancien lignolet du Chastelet marquée du millésime 1832
En 1858, la partie Ouest appartient à un Joseph ROBERT et la partie Est à une Jeanne TREHOREL de Hénon qui vend le 29 octobre de cette année à un autre ROBERT prénommé Victor. Quatorze ans plus tard, au terme d'un procès verbal d'adjudication judiciaire, sa partie est acquise par François CHAPELAIN, cultivateur à Meslin, qui la revendra quinze mois après à Edmond VILLEBROD, chef cantonnier à Quessoy.
En 1887, la veuve de Joseph ROBERT, Jeanne HALLE dite " La Cocotte ", marchande bouchère, achète à Ange LE BRAZIDEC une petite maison avec étable se situant derrière Le Chastelet (aujourd'hui crêperie).En 1891, elle revendra tout son bien au mari de sa défunte fille Honorée, Joseph RAULT.
Joseph RAULT
A partir de cette époque, la partie Ouest ne changera plus de famille. En 1901, Joseph RAULT épousera, en secondes noces, Félicité DUVAL. Un mariage de courte durée car il décède 2 ans plus tard laissant sa nouvelle épouse avec une petite fille de 7 mois : Eugénie.
Félicité DUVAL avec Eugénie et Jeanne HALLE devant le cellier
En 1931, Eugénie se marie avec Charles SALMON. Et en 1946, ils rachètent la partie Est aux enfants VILLEBROD. Après plus de 14 décennies de division, le Chastelet est enfin ressoudé en un seul morceau.
Le Chastelet en 1931
Puis la maison sera transmise à Charles, leur fils, et enfin à leur petit fils Christophe en septembre 1998.
Depuis plus d'un siècle dans la même famille, il serait heureux qu'elle y reste encore et encore, génération après génération, mais ceci est une autre histoire...