Le gallo
Quelle surprise ce matin du samedi 17 mai 2008. Un nouveau panneau d'agglomération est venu se greffer à celui déjà existant à une entrée de Quessoy. Les membres de la " Coordination Bretagne Indépendante et Libertaire " (C.B.I.L.) ont frappé dans le région pour rappeler que nous sommes dans un pays bilingue.
Vers le 5ème siècle, des Celtes originaires de la Grande Bretagne actuelle émigrent dans notre péninsule et enrichissent, avec leur langue, le gaulois qui y était parlé. Au fil des siècles, le breton progressera pour arriver en l'an 1000 jusqu'aux portes du Mont Saint Michel. A l'époque, le gallo, un dialecte roman issu de la langue d'oïl, est également parlé à l'est et au centre. Cette langue progressera vers l'ouest déplaçant petit à petit la frontière linguistique qui se stabilisera au 16ème pour ne plus quasiment bouger jusqu'à nos jours.
Et, comme le breton du pays vannetais, sensiblement différent du breton du Léon, de la Cornouaille ou du Trégor, notre gallo n'est pas tout à fait le même non plus d'une commune à l'autre. Le vocabulaire et l'accent peuvent changer.
Dans les années 30, mon grand père arrivant à Quessoy pour se marier avec sa promise, se faisait régulièrement taquiner sur son drôle d'accent. Malgré ces moqueries, il gardera toujours cet accent, héritage de son lointain pays natal : il était de Trédaniel, une dizaine de kilomètre seulement. Ainsi, il disait pour " moi " et " toi ", " mè " et " tè " au lieu des "moai " et " toai " quessoyais pas très gracieux à ses oreilles. Une " berouette " (brouette) devenait une boursoule, allant jusqu'à dire " la s'boursoule " pour signaler que tout va bien ( ça marche, ça roule ).
Mariage de Charles et Eugénie
Comme le breton, le gallo est moins pratiqué aujourd'hui. Les ruraux qui le parlaient se raréfient. Mais avec l'effort de certains comme les instructeurs dans les écoles, notre langue arrivera vortiés ben à se r'chomer. Mais la est un aot conte...